Il est 9h30 en ce lundi 11 decembre, nous sommes dans le bureau de Diego Gras, avocat francophone spécialiste de l’immobilier à Valencia. Il raccroche le téléphone, un de ses collaborateurs de l’Agence Espagne Select Immobilier a reçu trois nouvelles demandes de rendez-vous dans le week-end, deux couples de retraités français qui pensent venir s’installer sur la Costa Blanca, et un cadre commercial qui a la possibilité de travailler à distance et désire s’installer à Valence. Ils souhaitent être accompagnés dans leur recherche de villa ou d’appartement par un conseiller et par un avocat francophones qui leur garantiront que la procédure d’achat se déroulera sans mauvaise surprise.
« Depuis les événements récents en Catalogne c’est comme ça chaque semaine » nous indique Diego en raccrochant le téléphone. « On dirait que tous les français qui envisageaient d’aller s’installer en Catalogne regardent maintenant du côté de chez nous. Mais même sans cela on constate depuis le début de l’année un engouement significatif des seniors français pour cette partie de l’Espagne ».
- Comment expliquez-vous cet engouement des Français, des Belges et des Suisses pour l’Espagne et la Costa Blanca en particulier?
- Diego Gras: D’après nos clients qui nous font confiance pour les accompagner, il s’agit avant tout de la recherche d’une meilleure qualité de vie à un coût abordable, tout en restant bien connecté avec la France, la Suisse ou la Belgique. Il est vrai que le coût de la vie est ici bien moindre que chez nos voisins qui vivent plus au Nord, pour une qualité de vie qu’ils jugent plus intéressante; et honnêtement je ne peux pas leur donner tort. La Communauté de Valence est par ailleurs une région dynamique dotée d’infrastructures récentes. Les aéroports de Valence et d’Alicante sont bien connectés, avec des vols quotidiens desservant bon nombre de grandes villes européennes. D’ailleurs les francophones ne sont pas les seuls à venir investir dans la région. On constate une recrudescence des investissements de ressortissants de l’ensemble de l’Europe du Nord, de la Russie, et du Maghreb. En dehors de la qualité de vie exceptionnelle qu’on trouve ici, il est évident que l’un des facteurs les plus importants est celui des prix.
- Les prix de l’immobilier sont-ils vraiment plus intéressants en Espagne?
- D.G.: Regardons les chiffres. Le mois dernier, en novembre 2017, les prix moyens du mètre carré étaient de 1 581 EUR sur le territoire national, et dans notre Région de 1 036 EUR dans la Province de Castellón, de 1 277 EUR dans celle d’Alicante, et de 1 171 EUR dans celle de Valence. Les prix montent à 1 672 EUR en moyenne dans la ville même de Valence, mais on parle de la troisième ville du pays, une agglomération de près d’un million d’habitant offrant une vie économique et culturelle de premier plan, sans parler de la proximité de la mer et du climat exceptionnel toute l’année. Je vous laisse comparer avec les prix de villes comme Toulouse, Marseille, Lyon, Lille, Nantes ou Bordeaux, sans même parler de Bruxelles, Paris ou Genève. Les prix sont repartis à la hausse, mais on est encore très loin de leur plus haut à 2 800 EUR le mètre carré début 2007. (Source: indice mensual de precios nov 2017 idealista). Il est évident qu’il y a de bonnes affaires à faire, on constate d’ailleurs que de plus en plus d’investisseurs achètent pour mettre en location.
- Quel budget faut-il prévoir pour s’installer sur la Costa Blanca?
- D.G.: On trouve des appartements en état correct à partir de 60 000 EUR sur la côte et dans les grandes villes, et il n’y a évidemment pas de limite supérieure. Nos clients ont des budgets très divers, beaucoup cherchent un appartement en bord de mer où passer 6 mois dans l’année. Assez peu d’entre eux cherchent de prime abord à faire construire, alors que si on a le temps c’est souvent la meilleure solution: une maison sur mesure en évitant la marge du promoteur et en minimisant celle de l’agence. Il est vrai que la langue est souvent une barrière, mais si vous travaillez avec une agence comme la notre ce n’est plus un problème. Ça fait partie de la qualité du service que nous proposons.
- Justement, en quoi vous différenciez-vous des autres agences immobilières?
- D.G.: Notre équipe réunit des compétences diverses qui permettent d’accompagner nos clients sur plusieurs plans: le plan commercial d’abord, dans la recherche et la négociation d’un bien; le plan juridique ensuite, avec le suivi des opérations par un avocat spécialisé; le plan technique enfin, avec l’évaluation d’un bien, ou l’élaboration d’un projet de construction avec un architecte. En plus de cela, nous proposons à nos clients un accompagnement dans leur langue, ce qui constitue une valeur ajoutée supplémentaire. Nous sommes ainsi conduits à bien connaître nos clients et leurs besoins, et travaillons dans une ambiance conviviale. En général, le premier contact se fait parce que nos clients souhaitent des garanties en termes juridiques. Ils sont au courant des mauvaises pratiques du secteur immobilier et cherchent naturellement à se protéger.
- Les mauvaises pratiques sont-elles fréquentes dans le domaine de l’immobilier?
- D.G.: Elles ne sont pas systématiques, mais elles existent. Sans aller jusqu’à l’arnaque proprement dite, de nombreuses agences immobilières profitent de la méconnaissance des clients et se comportent de manière incorrecte, parfois à la limite de la fraude, par exemple en faisant signer des compromis de vente clairement désavantageux pour l’acheteur ou en donnant de fausses informations sur les biens ou les modes de paiement. Les étrangers ne sont pas les seules victimes, tout le monde est concerné. Certains clients font appel à nos services une fois le compromis de vente signé car ils se rendent compte que l’agence avec laquelle ils ont traité leur a menti. Nous les accompagnons alors pour finaliser dans les meilleures conditions possibles. En Espagne, pour acquérir un bien immobilier, il est clairement recommandé de travailler avec un avocat.