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Le taux de chômage en Espagne

Taux de chômage en Espagne

Le taux de chômage aujourd’hui

En janvier 2019, le taux de chômage moyen dans l’Union européenne était de 6,5%, et de 7,8% dans la zone euro. Ce sont les taux les plus faibles depuis la crise importante de 2008. Par rapport au mois de janvier de l’année dernière c’est 8% de moins, une forte baisse donc. Avec 14,1% de chômeurs, l’Espagne reste le deuxième pays de la zone Euro le plus touché derrière la Grèce qui en comptait 18,5%. Toutefois ces deux pays ont connu une baisse depuis un an, l’Espagne passant de 16,4% à 14,1% et la Grèce passant de 21% à 18%. Malgré cette baisse significative, ils restent loin des références en la matière que sont la République Tchèque et l’Allemagne, avec respectivement 2,1% et 3,2% de chômeurs.

A la fin de l’année 2018, il restait 3,2 millions de chômeurs en Espagne bien qu’il y ait eu une diminution de plus de 6% de ce nombre par rapport au mois de décembre de l’année 2017. Ce sont les chiffres dévoilés par le ministère du travail qui ne comptabilise que les personnes inscrites dans une agence pour l’emploi. Ces chiffres sont moins exhaustifs que ceux proposés par l’INE et qui indiquait 3,33 millions de chômeurs, soit 14,6% de la population active.

L’évolution depuis la crise de 2008

Bien que les chiffres sur le nombre de chômeurs en Espagne puissent paraître colossaux et restent alarmants, il faut prendre du recul par rapport à ces valeurs et se pencher sur l’évolution connue par le pays sur ces dernières années. En effet, en 2012, 4 ans après la terrible crise de 2008, le taux de chômage en Espagne tutoyait les 25% (24,8%), avant de les atteindre et même de les dépasser au milieu de l’année 2013 avec plus de 26% de chômeurs (26,1% pour être précis). Des chiffres impressionnants qui n’avaient fait qu’augmenter depuis cette fameuse crise. Cependant l’année 2014 marque le début d’une diminution significative: Il y avait un peu moins de 24,5% de personnes sans emploi à la fin de cette année. La baisse s’est poursuivie d’année en année et de façon régulière, avec 22% de chômeurs en 2015 et 19,6% en 2016, et finalement plus que 14,6% en 2018. Si l’on observe le chemin parcouru depuis l’année 2013, véritable année noire, il faut souligner le redressement du pays dans le domaine de l’emploi, un grand nombre d’actifs ayant pu retrouver du travail, notamment dans le secteur des services.

Le tourisme, raison de la fragilité des emplois en Espagne?

Avec plus de 82,5 millions de touristes qui sont venus sur son territoire en 2018, l’Espagne est le deuxième pays le plus touristique au monde, derrière la France. Cette forte affluence s’explique par un climat favorable, surtout de mai à septembre, et ce dans la totalité du pays. L’Espagne jouit également d’une grande richesse en termes de paysages qui permet à tout le monde d’y trouver son compte (Il y a des déserts, des plages ensoleillées, des sources d’eau turquoise, des villes fantômes…). Le mode de vie espagnol est aussi très apprécié à travers le monde, l’ambiance y est réputée chaleureuse, il est très naturel de passer du temps en terrasse après une journée de travail, que ce soit avec les collègues ou avec des amis, et la gastronomie est variée et reconnue (Paëlla, tapas, le poulpe à la galicienne, jambon ibérique, sangria, gaspacho…). En somme, c’est un pays dans lequel il fait bon vivre, et les touristes ne s’y trompent pas. Le tourisme est l’une des sources de revenus les plus importantes en Espagne, et cela se traduit dans les chiffres: il représente plus de 10% du PIB national! Un chiffre éloquent, qui peut laisser penser que ce tourisme intensif est très positif sur le plan économique.

Cependant, tout cela n’est pas parfait, loin de là. Le tourisme est saisonnier et a pour conséquence de créer un nombre d’emplois précaires très important, ce qui fragilise l’Espagne. Car si le tourisme contribue à la création d’emplois sur le territoire, il ne faut pas omettre que la plupart de ces emplois sont précaires et ne permettent donc pas une stabilité dans le monde professionnel pour ceux qui en bénéficient sur les périodes de haute saison.

Dans un pays où la proportion d’emplois temporaires est déjà très importante (on estime qu’ils représentent 27% des contrats de travail), les emplois liés au tourisme viennent faire pencher la balance un peu plus du mauvais côté puisqu’il y aurait 1 contrat de travail sur 3 qui serait temporaire. Cela s’explique par le fait que les contrats de travail proposés sur cette période concernent essentiellement des services. Ces derniers sont dépendants du nombre de personnes présentes, et ce nombre est donc à son niveau le plus important entre avril et septembre. Si les chiffres s’améliorent, il faut les nuancer car la masse touristique augmente aussi chaque année, créant donc toujours plus d’emplois temporaires.

De plus, la plupart des bénéficiaires de ces emplois sont systématiquement les mêmes régions, celles qui sont les plus attractives aux yeux des touristes, à savoir l’Andalousie, la Catalogne, Les Canaries et Madrid, ce qui crée des inégalités territoriales.

Conclusion

Ce qu’il faut principalement retenir, c’est tout de même cette diminution substantielle du chômage, qui avait atteint des valeurs alarmantes après la crise de 2008, notamment en 2013 en dépassant les 26% de la population active. Aujourd’hui, avec 14,6% de chômeurs, l’Espagne reste le deuxième plus mauvais élève de la zone Euro derrière la Grèce, mais est sur une dynamique positive depuis quelques années.

Cependant, malgré ce net redressement, il faut aussi prendre en compte la nature des emplois crées, et force est de constater que beaucoup d’entre eux voient le jour grâce au tourisme de plus en plus important dans le pays. Le tourisme est une bonne source d’emplois, mais il ne faut pas oublier que beaucoup de ces contrats de travail sont temporaires et qu’ils dépendent de la conjoncture qui peut fluctuer : effets de mode, prix des billets d’avion, de l’essence, grèves aériennes… Afin de poursuivre la baisse du taux de chômage, l’Espagne doit s’efforcer de créer des emplois dans l’industrie et dans l’agriculture par exemple, le tourisme n’étant pas une source stable ni pérenne.

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